Lancement MV Agusta Dragster 800 2014
23 février 2014
La Dragster a-t-elle la gueule de l'emploi?
Petite surprise de cette saison 2014, la MV Agusta Brutale 800 s'invite sans être annoncée. Malgré son nom qui laisserait penser qu'on a affaire à une moto d'accélération, la MV se révèle plus pistarde et plus routière que l'on s'y attendrait. Erreur de casting ou identité trouble? Notre collège Costa Mouzouris qui a pris part à son lancement, dans le sud de la France, nous fait partager ses impressions

Texte : Costa Mouzouris– Photos : MV Agusta



Les fuites au sujet des nouveaux modèles, qu'elles soient orchestrées ou fortuites, ont tendance à nous amener à spéculer et à nous faire des idées parfois fausses à leur sujet. C'est ce qui m'est arrivé, deux semaines avant ce lancement, quand quelques photos floues de la nouvelle MV Agusta Dragster 800 ont «fuité» sur Internet. Peut-être en raison de son patronyme suggestif ai-je assumé qu'il s'agissait d'une compétitrice à la Ducati Diavel? À moins que ce fût son large pneu arrière qui m'ait induit en erreur.
Pourtant, je dois reconnaître que je suis seul responsable des ces hypothèses qui se sont révélées dénuées de fondement à l'occasion du lancement de presse officiel de la Dragster tenu près de Marseille, dans le sud de la France. Le fait que nous avons été avisés d'apporter notre équipement de piste aurait de me mettre la puce à l'oreille. Ce que la lecture de la fiche technique confirma aussitôt.
Ma conviction que la Dragster fut une toute nouvelle moto était également fausse. En fait, elle est fortement dérivée de la Brutale 800 dont elle partage en partie le patronyme. Ainsi, elle lui emprunte son cadre, son bras oscillant, sa fourche, son monoamortisseur, ses freins, son moteur et sa carrosserie. Ce qui diffère, cependant, c'est sa boucle de cadre arrière tronquée et sa selle, l'absence de section arrière et le recours à un massif pneu arrière de 200 mm monté sur une jante de 6 pouces de large empruntée à la F4.



Hyper vive et maniable, la Dragster se pilote du regard.

Au premier coup d'œil, on ne relève aucune supercherie; la moto n'a pas été conçue pour induire les gens en erreur en leur faisant croire qu'il s'agirait d'une moto différente de la Brutale. D'ailleurs, son nom complet est MV Agusta Brutale 800 Dragster, ou Dragster 800 en abrégé. Selon Giovanni Castiglioni, le président séducteur de MV Agusta, «elle a été dessinée pour offrir une alternative aux amateurs de Brutale 800». Une sorte de moto personnalisée d'usine, assemblée en Italie, pour vous ménager la peine de la faire vous-même.
Visuellement, le résultat est étonnant. L'arrière trapu et réduit à sa plus simple expression donne l'impression que le bras oscillant a été allongé, alors qu'il n'en est rien. L'empattement court, qui s'établit à 1380 mm, n'a pas bougé d'un poil.
Ceux d'entre vous qui ont remarqué la présence de repose-pieds passager et d'une selle minimaliste en ont sûrement déduit que le confort du passager n'était pas le souci principal des concepteurs de la Dragster. Maniant l'humour avec malice, Castiglioni a justifié le choix de ses ingénieurs en affirmant : «Vous devrez être très sélectif dans le choix de votre passagère», en joignant le geste à la parole, mimant la taille du postérieur que cette selle diminutive pourrait accueillir.
La Dragster est propulsée par le même tricylindre en ligne de 798 cc et qui partage les mêmes réglages «brutaux» que celui de sa cousine qui, lui-même est une version «détunée» du bloc de la F3 800 Supersport. Sur la F3, ce moteur développe 148 ch alors que sur la Dragster la puissance a été réduite à 125 ch. Son couple maxi est mesuré à 59,7 lb-pi, comparativement à 64,9 lb-pi sur la F3. Cependant, la Dragster produit son couple maxi à 8600 tr/min, soit 4400 tr/min plus bas. L'artillerie électronique inclut quatre modes de conduite paramétrables — Normal, Sport, Rain et Custom, le dernier étant personnalisable — et un antipatinage réglable sur 8 niveaux.

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